Charles TERREY

11.08.2025

4 minutes

Bio-contrôle et Registre Phytosanitaire : traçabilité numérique dès 2026

L’agriculture moderne, confrontée à des exigences accrues en matière de durabilité et de protection de l’environnement, voit se développer rapidement les solutions de bio-contrôle. Ces alternatives innovantes aux intrants chimiques conventionnels constituent un pilier de la Protection Intégrée des Cultures (PIC). Elles regroupent plusieurs catégories, comme les macro-organismes, les micro-organismes, les médiateurs chimiques et les substances naturelles. Leur adoption est stratégique pour atteindre les objectifs ambitieux du plan Écophyto 2030, qui vise une réduction de 50 % de l’utilisation des produits phytosanitaires et des risques qui y sont liés.

Contrairement à une idée reçue, les produits de bio-contrôle, bien qu’ils soient souvent perçus comme « naturels » ou « biologiques », sont légalement classés comme produits phytopharmaceutiques (PPP) selon la réglementation française et européenne. À ce titre, ils nécessitent une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) délivrée par l’ANSES et sont identifiés par le pictogramme officiel du « coccifeuille ». Cette classification implique qu’ils sont soumis aux mêmes obligations de traçabilité et de déclaration que les PPP chimiques.

À partir du 1er janvier 2026, la tenue d’un Registre Phytosanitaire numérique sera obligatoire pour tous les utilisateurs professionnels de PPP, y compris ceux ayant recours aux solutions de bio-contrôle. Cette évolution met fin aux registres papier et impose un enregistrement numérique, lisible par machine, des données de traitement. Chaque intervention devra mentionner des informations précises : nom commercial et numéro d’AMM, dose exacte appliquée, culture concernée, identification de la parcelle, date de l’application et surface traitée. L’enregistrement devra être réalisé dans un délai maximal de 30 jours et les données devront être conservées au moins 5 ans.

Cette traçabilité numérique représente un atout majeur pour le bio-contrôle. Elle permet d’éditer des rapports environnementaux détaillés, de prouver l’adoption de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et de valoriser l’engagement des exploitations auprès des consommateurs, des distributeurs et des organismes de certification. Elle facilite également la distinction et le suivi des traitements bio-contrôle par rapport aux interventions chimiques conventionnelles, apportant des données précises pour mesurer l’efficacité des stratégies de PIC et suivre les progrès vers les objectifs fixés par Écophyto 2030.

TerraGrow va encore plus loin en intégrant la gestion du Registre Phytosanitaire dans un outil complet de pilotage agricole. Avec TerraGrow, les agriculteurs saisissent ou importent automatiquement leurs interventions, générant instantanément les rapports nécessaires pour la conformité réglementaire. L’interface permet de visualiser l’impact environnemental et économique de chaque choix technique. La solution centralise aussi les données de stocks, les prévisions de traitements et le suivi des certifications. Ainsi, TerraGrow transforme le registre numérique en un véritable levier stratégique, alliant performance économique, respect des réglementations et transition numérique.