Charles TERREY

30.07.2025

4 minutes

Passer au bio : témoignages, bénéfices et réalités du terrain

Face aux attentes sociétales croissantes en matière d’environnement et de santé, de nombreux agriculteurs se tournent vers l’agriculture biologique. Mais cette transition soulève des questions : est-elle rentable ? Quelles sont les vraies contraintes ? Et comment s’y préparer ?

Des témoignages concrets, aux profils variés

Fabrice Briand, installé dans les Deux-Sèvres, a engagé sa conversion bio en 2010 avec trois voisins. Ensemble, ils ont fait le choix de la mutualisation pour franchir le cap. Leur objectif : éliminer totalement l’usage des produits phytosanitaires de synthèse et des engrais minéraux. Grâce à l’aide à la conversion de 330 €/ha pendant 5 ans, ils ont pu amortir les premières années.

« L’accompagnement humain et technique a été déterminant pour ne pas se décourager », explique-t-il.

La famille Peyrac, éleveurs bovins en Aveyron, a elle aussi choisi une conversion progressive.

« Ce n’est pas un simple changement de réglementation, c’est un projet de vie », expliquent-ils.

Au-delà de la performance économique, ils valorisent le respect de l’environnement et la cohérence avec leurs valeurs.

Dans le Calvados, Benoît Leprovost cultive 120 ha et élève 45 vaches allaitantes. Il a entamé sa conversion en 2019, après une étude économique financée à 80 % par la région.

« J’avais peur de perdre en rentabilité, surtout à cause du salissement des cultures. Finalement, mon excédent brut d’exploitation est stable, voire meilleur, malgré le coût des semences bio, plus élevé. »

Des avantages économiques et écologiques tangibles

La conversion au bio offre des bénéfices concrets. Les produits sont valorisés en moyenne 30 à 50 % plus cher que leurs équivalents conventionnels, un écart qui compense souvent la baisse initiale de rendement (de 10 à 20 % selon les cas). Les charges en produits phytosanitaires et engrais minéraux chutent presque à zéro, réduisant les coûts opérationnels.

Certains exploitants constatent également une baisse des frais vétérinaires, notamment en élevage bovin, grâce à une alimentation plus saine et des pratiques plus respectueuses du bien-être animal.

Sur le plan environnemental, les gains sont nombreux : amélioration de la biodiversité, respect des sols, meilleure qualité de l’eau, et une image valorisante auprès des consommateurs.

Mais une transition exigeante à ne pas sous-estimer

Les défis ne manquent pas. Il faut repenser ses pratiques agronomiques : rotation des cultures, fertilisation organique, gestion du salissement. Le coût des semences bio, supérieur de 30 à 50 %, peut peser sur la trésorerie. Et la certification bio engage sur au moins 3 ans, sans possibilité de retour en arrière immédiat.

Le travail manuel ou mécanique augmente souvent. La réussite repose sur une formation adaptée, des visites d’autres fermes bio, et un accompagnement technique régulier. Le soutien des coopératives, laiteries et collectivités locales est souvent décisif.

Passer en bio, c’est transformer en profondeur son organisation. TerraGrow vous accompagne dans cette transition avec des outils adaptés : suivi des intrants, traçabilité, aides à la planification. Vous pouvez centraliser votre gestion réglementaire, visualiser l’évolution de vos pratiques, et justifier facilement vos démarches en cas de contrôle. Grâce à son interface claire, TerraGrow simplifie la conversion bio tout en sécurisant vos choix stratégiques.